COMMUNIQUE

Date Lille le 20 décembre 2006
Objet Filières d’élimination des déchets


LA GESTION DES DECHETS HORS SOL OU L’ART DE PLIER LA REALITE AUX STATISTIQUES


            A chaque nouvelle filière mise en place, les collectivités locales responsables de la gestion des déchets ménagers ont la surprise de voir apparaître de nouveaux paramètres de calcul : gisement de référence, taux moyen de valorisation, densité de référence, population de référence, taux d’habitat collectif selon la définition INSEE, gisement national sec d’imprimés visés à ne pas confondre avec le tonnage d’imprimés graphiques humides collectés sélectivement. A cette collection de paramètres vient s’ajouter le résultat d’une batterie de calculs, grâce auxquels l’habitat rural est défini en fonction du taux d’habitant collectif et le tonnage éliminé à partir d’une référence nationale à laquelle on retranche des données locales.

      Le résultat le plus clair de ces pratiques est de produire des formules capables de donner la migraine à n’importe quel élu ou technicien, décidé à les comprendre. Face à cette complexité, nous ne pouvons que nous demander s’il est prévu que les représentants des collectivités comprennent les calculs présentés. « Faites-nous confiance, nous nous occupons de tout » semble être le principe selon lequel certains des nouveaux dispositifs ont été conçus. Il est d’ailleurs plaisant de constater que, parfois, la machinerie échappe à ses concepteurs et que ces derniers peinent à effectuer leurs propres calculs.

La gestion des déchets est de plus en plus conçue comme une activité abstraite, modélisée, sans aucun contact avec la réalité sur le terrain. Le sommet en la matière a été la proposition de définir et de gérer les circuits de collecte à partir de données issues des observations satellites, quasiment depuis la lune. Vous pensez bien qu’à cette hauteur de vue, on ne s’embarrasse pas de détails triviaux comme les ponts, les sens uniques ou les voies étroites.

      Messieurs et mesdames les représentants des divers éco-organismes, le Cercle National du Recyclage souhaite vous rappeler que les collectivités locales n’ont pas pour vocation de produire simplement le support à des statistiques confortables. Elles collectent des vrais déchets, qui sentent mauvais et qui sont parfois humides, avec du véritable personnel qui a le mauvais goût d’être composé d’êtres humains, avec de véritables véhicules qui se déplacent dans les encombrements des villes et qui parfois tombent en panne. Elles sont confrontées à de vrais dépôts sauvages et à de réelles pratiques d’incivisme. Le vandalisme est une réalité quotidienne pour un grand nombre d’entre elles. Nous vous rappelons également un petit détail : la collecte a lieu même quand il pleut ou quand il neige et si le produit des collectes contient parfois beaucoup d’eau, ce n’est pas parce que le personnel de collecte les a arrosés, mais qu’il a travaillé sous la pluie.

      Nous ne contestons pas la nécessité de se donner les moyens de vérifier les données fournies et de procéder aux contrôles nécessaires. Nous vous demandons de sortir davantage de vos bureaux parisiens et de venir voir la réalité quotidienne des services de collecte et de traitement des déchets. Ne vous en faites pas, si nécessaire, nous vous prêterons des bottes !

 

*****
Contacts Presse :
Sylviane OBERLÉ
CERCLE NATIONAL DU RECYCLAGE
tél. : 03.20.85.85.22 - fax : 03.20.86.10.73
E-mail : cnr@nordnet.fr
www.cercle-recyclage.asso.fr
www.produits-recycles.com