COURRIER

Date Lille, le 1 septembre 2000
Destinataire Monsieur Georges BETRANCOURT

                Monsieur le Directeur,

        J'ai bien reçu votre courrier en date du 29 août et je vous remercie de votre intérêt toujours renouvelé à l'endroit des activités de notre association.

        Ayant pris connaissance d'une récente correspondance entre Monsieur Paul DEFFONTAINE, président du Cercle National du Recyclage et Monsieur Alain STREBELLE au Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, vous m'indiquez ne pas vous souvenir de l'opposition de notre association quant à l'exploitation des résultats de l'étude ADEME/AMF à des fins d'adaptation du barème aval.

        Pour raviver votre mémoire, je me permets de vous rappeler les points suivants :

  • l'étude ADEME/AMF a porté sur les coûts de gestion de l'ensemble des déchets municipaux. L'extrapolation de résultats ou les compléments d'études réalisés par la SOFRES ne peuvent donc pas prétendre à mesurer de manière fiable le coût de mobilisation des seuls déchets d'emballages ménagers ;


  • la notion de qualité des matériaux mis à la disposition de l'industrie du recyclage n'a jamais été prise en compte dans l'étude ;


  • « légitime » certes, la réévaluation du barème aval 96 car les coûts supportés par la collectivité locale engagée dans la collecte sélective et le tri des déchets d'emballages ménagers avaient été sous-estimés ;


  • infondé cependant le principe même de ce barème qui dans la conception actuelle n'a pour objet que de compenser une partie du coût de mobilisation des matériaux à la charge des collectivités, illustration concrète d'une volonté d'externalisation des coûts de préparation.


        Nous n'avons eu de cesse, au sein des différents comités de suivi de l'étude, de dénoncer l'éventuel usage qui pourrait en être fait dans l'élaboration du nouveau barème aval pour les raisons précisées ci-dessous :

  • les sommes versées aux collectivités locales ne sont pas dues au titre de la rémunération d'une prestation de préparation de la matière à recycler. En effet, initialement, le dispositif prévoit l'allocation de soutiens à la collecte sélective et au tri, c'est-à-dire aux moyens mis en oeuvre par la collectivité pour récupérer les matériaux. Il s'agit d'une aide au fonctionnement. Le Cercle National du Recyclage persiste donc dans sa critique d'une distribution des sommes aux collectivités locales en fonction d'un résultat tant quantitatif que qualitatif ;


  • c'est bien la responsabilité d'élimination de « tout producteur, tout importateur dont les produits sont commercialisés dans les emballages [...] (Art. 4 du décret n° 92-377) servant à commercialiser les produits consommés par les ménages [...] (Art. 3 du décret n° 92-377) » qui est traduite financièrement par la contribution versée à Eco-Emballages par ses adhérents. Dans notre analyse, cela revient à dire que le versement des soutiens aux collectivités locales se fonde sur le principe de la prise en charge par les producteurs ou importateurs de produits emballés à destination des ménages du coût de l'élimination des déchets d'emballages ménagers et ce, quel que soit le mode d'élimination choisi, à la condition toutefois du respect de la législation et de la réglementation en vigueur.


        Pour plus de détails sur ces éléments, je vous renvoie à différents documents publiés par le Cercle National du Recyclage et consultables sur notre site internet :

  • « note relative à la rénovation des barèmes de soutiens aux collectivités locales », (novembre 1998)


  • « analyse des mécanismes actuels des soutiens financiers du dispositif français d'élimination des déchets d'emballages ménagers », (juin 1999) ;


  • « pour une amélioration du dispositif français d'élimination des déchets d'emballages ménagers », (juillet 2000).


        J'en appelle enfin aux souvenirs de Madame Dominique MIGNON avec laquelle l'ensemble de ces arguments ont largement été discutés à l'occasion de la rénovation du barème aval.

        Restant à votre disposition, je vous prie d'agréer, Monsieur le Directeur, l'expression de mes sincères salutations.




Rémi LANTREIBECQ
délégué général