Date |
Lille le 21 décembre 2001 |
Destinataire |
Monsieur Rémi GUILLET, Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement |
   
      Monsieur le Directeur,
        Pour faire suite à mon précédent courrier en date
du 22 octobre (copie ci-jointe) et à la lecture de la proposition d’ordre
du jour de la prochaine réunion de la commission consultative relative aux
déchets d’emballages ménagers, je reviens vers vous pour à nouveau
déplorer l’absence de prise en considération par les pouvoirs publics
de notre demande de précisions concernant le cadre juridique et financier
du versement du soutien à l’élimination des déchets d’emballages
ménagers quand la collectivité n’a pas choisi la garantie de reprise
et qu’elle cède à l’industrie des matériaux hors PTM.
        Voilà plus d’une année que nous sollicitons
votre intervention auprès des sociétés agréées afin que ces dernières nous
fassent connaître les règles qu’elles souhaiteraient voir appliquer
en ce domaine.
        Cette situation est inacceptable car elle ne permet
pas aux responsables de collectivités d’opérer leur choix en totale
connaissance de cause quant aux éventuelles conséquences financières de
leurs décisions.
        Il faut ici bien considérer qu’un produit
« hors PTM » ne signifie pas « de moindre qualité ». Il s’agit plutôt
d’un produit dont les caractéristiques ne se rapportent pas aux critères
des PTM fixés unilatéralement par les filières assurant la garantie de reprise
pour les sociétés agréées. Pour autant, la qualité du matériau livré est
conforme aux exigences du cahier des charges des repreneurs.
        Par exemple, pour les déchets d’emballages
ménagers en papier-carton, la catégorie Emballages Ménagers Récupérables
(E.M.R), c’est-à-dire conformes aux PTM, ne correspond à aucunes sortes
de vieux papiers telles que définies dans la norme européenne NF EN 643.
Il est donc tout à fait légitime pour la collectivité de livrer à l’industrie
des sortes A2 ou A11 sans s’embarrasser des exigences particulières
de la filière de reprise spécifique aux sociétés agréées. Si elle opère
ainsi, la collectivité s’expose toutefois à une réfaction des soutiens
perçus au titre des déchets d’emballages ménagers triés. De la même
manière lorsque la collectivité choisit de livrer à l’industrie des
matériaux papier-carton non-conformes aux PTM mais qui satisfont au cahier
des charges du repreneur, elle subit une différenciation des soutiens versés
par les sociétés agréées.
        C’est ainsi que depuis plusieurs mois, le
SICTOMME de Molscheim se voit verser par Eco-Emballages un soutien différencié
sans l’agrément préalable des pouvoirs publics et ce, contrairement
aux dispositions mentionnées à l’article 4.3.c du Contrat Programme
de Durée.
        Nous dénonçons cette situation et maintenons notre
revendication de voir ce sujet de soutien différencié discuté au sein de
la commission consultative.
        Ce débat serait l’occasion d’examiner
les propositions faites par les sociétés agréées, de connaître la position
des pouvoirs publics quant à l’assise juridique et réglementaire de
cette différenciation des soutiens et aussi de faire valoir à l’ensemble
des membres de la commission les arguments qui expliquent notre opposition
à la mise en œuvre de ce soutien différencié.
        A quelques mois de la prochaine négociation relative
aux barèmes « aval » des sociétés agréées, il existe une réelle opportunité
à lever les zones d’ombre qui subsistent. Cette étape d’éclaircissement
et de précisions des éléments à prendre en compte dans la fixation des soutiens
dévolus aux collectivités locales est absolument indispensable pour répondre
à l’exigence de stabilité et de lisibilité des élus.
        Voulant croire en la prise en compte de notre demande
et dans l’attente des suites que vous voudrez bien lui apporter, je
vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression
de mes salutations distinguées.
Paul DEFFONTAINE
Président
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